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Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb décerné, le 25 mars 2014, par l'Association des Écrivains de Langue Française : A.D.E.L.F

En septembre 2012, Akram Belkaïd est revenu sur les traces de son histoire algérienne. Avec un groupe de lecteurs de La Vie , anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé.

Un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en cette jeunesse pleine d’énergie, et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir au pays. Un voyage aux émotions multiples — joie devant l’hospitalité de ce peuple, douleur au monastère de Tibhirine, colère dans les rues dévastées d’Alger, perplexité devant l’autoroute « aux quinze milliards de dollars » —, où chacun retrouvera son histoire algérienne.

Car, malgré tous les exils, nous n’avons de nationalité que celle de notre enfance.

jeudi

Le Figaro : Voyage en nostalgérie

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Éric Zemmour
Le Figaro, 27 juin 2013
 
IDÉES

Quand un journaliste algérien qui a fui les islamistes rencontre des pieds-noirs qui ont fui à l'indépendance, ils se racontent des histoires algériennes.

RETOURS EN ALGERIE Des retrouvailles émouvantes avec l'Algérie d'aujourd'hui. Akram Belkaid. Editions Montparnasse. 212 pages, 19 euros

 
CHRONIQUE

« J'AI QUITTE mon pays, j'ai quitté ma maison, ma vie, ma triste vie se traîne sans raison », chantait, mélancolique, Enrico Macias, il y a cinquante ans Apres les pieds-noirs, l'Algérie a aussi connu le départ de ceux qui, il y a vingt ans, fuyaient la guerre civile et les menaces des islamistes. Quand des acteurs des deux époques se retrouvent à Orly Sud en partance pour leur chère terre natale, c'est le voyage de toutes les nostalgies, tous les exils, tous les retours. Le journaliste algérien Akram Belkaïd a longtemps hésité avant de rallier ce périple en « nostalgérie » II a eu raison de ne pas reculer. II nous en livre un récit sensible, essayant de démêler honnêtement la confusion de ses sentiments. II nous décrit sans fard la rencontre entre des Français qui ont honte de leur passé de colonisateur et des Algériens qui ont honte de leur présent de « pays riche à la population pauvre », entre des Français qui rêvent de l'Algérie et des Algériens qui rêvent de la France. Les contacts sont chaleureux, spontanés, sans apprêt ni hypocrisie. L'Algérien est rude mais accueillant II est reste fidèle à la tradition hospitalière arabe-berbère et musulmane II est surtout un des derniers peuples du monde qui n'ait pas été encore perverti par le tourisme de masse, qui ait garde une innocence, une fraicheur, une sincérité quand il lance la formule sympathique bien que fautive « Soyez LA bienvenue ». Les pieds-noirs avec qui l'auteur voyage ne sont ni des boutefeux ni des revanchards.

« Dans ce groupe, personne ne défend l'Algérie française », note-t-il sans insister Pourtant, il y aurait de quoi insister , et la défendre aussi. Ecoles, routes, hôpitaux contre exploitation des indigènes, gégène des paras contre massacres de civils du FLN : le combat n' aura pas lieu faute de combattants Belkaïd gagne la première manche, mais perd aussitôt la seconde, celle de l'Algérie moderne. A la question « Qu'avez-vous fait de votre indépendance ? », il n'a pas de réponse flatteuse. Quand on lui fait remarquer que l'Algérie est sale, pas entretenue, qu'il n'y a même pas de toilettes publiques en ville, que les habitants ne prennent pas soin de l'espace public, du bien commun, il ne peut que baisser la tête, honteux. II est lui-même sans tendresse pour ses élites algériennes corrompues et incompétentes, qui achètent une relative paix sociale - émaillée d'innombrables émeutes urbaines - par la manne pétrolière.

Humiliation suprême, il voit, comme ses compagnons de voyage, des terrassiers chinois s'échiner sur la grande autoroute qui traversera le pays d'est en ouest, alors que des millions d'Algériens sont au chômage Des Chinois nombreux, laborieux, efficaces, qui font leurs premières armes de nouveaux colons. L'Algérien serait-il voué à être colonisé ? Question iconoclaste qui ne sera pas posée bien sûr. Pourtant, toute l'Histoire de cette terre se résume à une succession de colonisateurs, romain, espagnol, arabe, ottoman, français. Il y a dans la description que fait Belkaïd de son propre peuple, de sa passivité et de son fatalisme, quelque chose d'Oblomov, ce célèbre héros de la littérature russe, incarnation de l'âme slave, mélancolique et rêveur, incapable de s'adapter au monde moderne, ne quittant jamais son intérieur confortable et sa robe de chambre, et confiant ses affaires à un Allemand entreprenant et travailleur qui finira par lui enlever sa fiancée.

Belkaïd préfère nous parler de « l'énergie » de la jeunesse et se pose en héraut féministe sur le mode connu de la femme est l'avenir de l'Algérie ; et tant pis si cette « énergie » des jeunes hommes se retourne souvent contre les femmes « courageuses », dans un climat violent de frustration sexuelle... Belkaïd n'a pas la tâche facile. Il navigue plus ou moins habilement entre deux conformismes, deux idéologies dominantes, le politiquement correct de Paris et le nationalisme d'Alger. Notre auteur est un vrai rebelle : il parvient à se conformer aux deux. Son langage lénifiant, celui des bobos bien- pensants qu'il côtoie dans la capitale française, est plein de dialogue des cultures, d'échanges, de tolérance. Mais il redevient un farouche combattant lorsqu'il s'agit de défendre la mémoire de la guerre d'indépendance, jusqu'aux exactions et massacres du FLN. Il partage sans oser l'avouer un certain dédain, voire le mépris certain de ses compatriotes pour leurs cousins des banlieues françaises ; mais il reprend le discours formaté des élites parisiennes sur les « discriminations » et la culpabilité de la France à leur égard.

Même Albert Camus en prend pour son grade, ravalé au rang de « pied-noir qui refuse que les Arabes prennent le pouvoir en Algérie », quand le grand écrivain français n'oubliait, pas, lui, que l’Arabo-musulman avait été, comme les autres, un colonisateur, sur cette terre berbère qui fut chrétienne pendant des siècles. Belkaïd n'est nullement hostile à la présence chrétienne en Algérie, mais à sa place, c'est-à-dire inférieure. Il est sincèrement scandalisé par le massacre des moines de Tibéhirine ; mais l'Église d'Algérie n'est respectable à ses yeux que parce qu'elle a renoncé à tout prosélytisme et donc à être elle-même - heureusement pour lui, l'islam n'a jamais eu pareille pudeur de violette. Et, lorsque ses compagnons de voyage lui font aigrement constater à Alger qu'une mosquée a été construite ostensiblement au-dessus d'un monastère, il bafouille de vagues raisons, de vagues excuses, reconnaît que la tolérance est une denrée rare même en Algérie, sans avouer honnêtement que la logique de l'islam, depuis toujours, est de marginaliser, d'inférioriser les religions du livre, en échange de sa protection, dans le cadre du fameux statut de dhimmi.

Le voyage a pris fin. Les retraités pieds-noirs sont revenus entre émotion et désillusion, entre le bonheur d'avoir retrouvé la terre de leur enfance et la tristesse de la voir si abîmée, si négligée. L'auteur est revenu convaincu de son attachement indéfectible à sa patrie ; il est né et mourrait algérien ; mais comme ses compagnons de voyage, ce patriote sincère et vibrant est rentré vivre en France. •
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samedi

Les Echos : Bonnes feuilles : L'Algérie vue du coeur

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Les Echos, 14 juin 2013
Par Daniel Fortin


Une plongée émouvante et brillante dans l'Algérie d'aujourd'hui, sans concession mais pleine d'espoir.


VOYAGE. C'est une Algérie fragile et inquiète qui se prépare à l'après-Bouteflika, son président, hospitalisé à Paris depuis maintenant quarante-huit jours. Une patrie dans laquelle est retourné Akram Belkaïd, l'un des plus fins analystes du Maghreb, qui croque dans ce carnet de route admirable de sensibilité et de précision une société algérienne tendue, partagée entre espoir et déception, toujours sur le fil du rasoir cinquante ans après son indépendance.

Extraits.

L'OPINION. « Rares sont les Algériens qui sont contents de leur sort, mais, pour l'heure, ils sont attentistes, même si le pays connaît aussi son lot quotidien de grèves et d'émeutes isolées. Avec 200 milliards de dollars de réserves de change et plus de 70 milliards de dollars de revenus annuels, le pouvoir a, de plus, la possibilité d'ache- ter la paix sociale... Mais tôt ou tard, faute de volonté du système politique algérien de se réformer, je suis persuadé que la violence reprendra ses droits. »

LA JEUNESSE. « Djamel n'a aucune protection sociale pas plus qu'il ne paie d'impôts. Il n'est que l'infime partie des activités commerciales illégales que les Algériens désignent simplement par "l'informel" et qui représente 40 % de l'économie du pays. Début septembre 2012... le gouvernement algérien a décidé de "nettoyer les rues" à la satisfaction des commerçants légaux furieux contre cette concurrence déloyale... Les dirigeants algériens ont-ils oublié que c'est la saisie de sa marchandise par la police qui a poussé le Tunisien Mohamed Bouazizi à s'immoler par le feu, inaugurant la première des révolutions du Printemps arabe ? »

LES CHINOIS. « C'est surtout l'arrivée massive d'une main-d'œuvre chinoise qui a attisé les critiques et les rumeurs... Comme si l'Algérie manquait de bras, elle dont la moitié des moins de 30 ans, soit 65 % de la population, est au chômage... Certains de ces travailleurs ne sont pas rentrés en Chine. Parfois, ils se convertissent à l'islam et se marient à des Algériennes. La société algérienne refait l'expérience, cinquante ans après l'indépendance et le départ des Européens, de la coexistence avec une minorité non arabo- berbère. »

LES FRANÇAIS. « Après dix-huit ans de résidence en France, je suis convaincu que des œillères façonnent la manière dont est répercutée l'information sur l'Algérie en particulier et des pays arabo-musulmans en général. Je ne nie pas qu'il existe des problèmes. Mais entre un moment d'amitié et de partage entre Algériens et Français et les hurlements de quelques barbus hystériques, filmés de très près pour faire croire à l'importance du nombre, on sait vers où ira la préférence des télévisions.

CARNET DE ROUTE. Retours en Algérie Akram Belkaïd, Carnets Nord, Editions Montparnasse, ,-. 216 pages, 19 euros.
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jeudi

Valeurs actuelles : L'Algérie entre déceptions et espoirs

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Valeurs actuelles, 13/19 JUIN 13
Par Bruno de Cessole

En septembre 2012, deux groupes de lecteurs de l'hebdomadaire la Vie se rendent en Algérie pour ce que les Algériens nomment "le tourisme nostalgérique" ou "tourisme de nostalgie". Quinze jours de voyage de Tlemcen à Alger en passant par Sidi Bel-Abbés, Oran, Médéa, Tibhirine, Cherchell et Tipasa. Parmi eux, nombre de pieds-noirs ou fils de pieds-noirs, et d'anciens appelés de la guerre d'Algérie. À l'invitation du journaliste et éditeur Jean-Claude Guillebaud les accompagne un journaliste et essayiste algérien vivant en France depuis dix-sept ans : Akram Belkaïd.

Collaborateur de journaux français et algériens, celui-ci n'est pas retourné dans son pays depuis un reportage en 2009, son premier retour après son départ forcé lors de la guerre civile des années 1990, durant laquelle les journalistes faisaient l'objet d'attentats ou de menaces de mort.
 
Pour d'autres raisons que ses compagnons de voyage, les retrouvailles avec l'Algérie sont pour lui source d'émotion et d'appréhension: «Impossible de ne pas me sentir responsable d'eux, comme le ferait n'importe quel Algérien soucieux de respecter les règles ancestrales de l'hospitalité. Impossible aussi de ne pas me sentir comptable de ce qu'est devenu mon pays. De sa décrépitude, de son caractère déglingué, de ses multiples défis manqués et de ses nombreux échecs. Impossible, enfin, de rester neutre face à ce qu'ils vont voir et entendre. D'avance [...] j'appréhende leurs jugements et les questions qu'ils ne manqueront pas de me poser. »
 
Être partagé entre deux pays et entre deux cultures, se sentir à la fois solidaire et critique, écartelé entre son attachement viscéral à son pays natal et le regret de le voir trahir les promesses de l'indépendance, n'est pas la position la plus confortable. De ces quinze jours de déplacements, de rencontres, d'émotions partagées, à travers l'Algérie, l'auteur a tiré la matière d'un carnet de voyage, écrit avec élégance et sobriété, qui oscille entre le reportage impartial et la subjectivité assumée. Akram Belkaïd ne cache pas les contradictions qui l'habitent, écho de celles mêmes de l'Algérie en ce cinquantième anniversaire de l'indépendance.

Au fil des étapes, se succèdent des moments émouvants : la visite au monastère de Tibhirine, les retrouvailles de ses compagnons avec leurs anciens voisins, la chaleur de l'accueil réservé par les Algériens à ces visiteurs pas comme les autres, et les moments d'agacement devant la gabegie, la corruption, l'insupportable paradoxe d' « un pays riche avec une population pauvre ». Si l'Algérie, note-t-il, n'a pas connu son "printemps arabe", c'est que la population, échaudée par la guerre civile, se méfie des révolutions dont elle sait, d'expérience, sur quoi elles peuvent déboucher, et préfère profiter d'un intermède de paix dont elle sait le prix et la fragilité.
 
Pour sa part, le journaliste, malgré l'espoir qu'il veut placer dans l'énergie et la bonne volonté des jeunes générations, demeure inquiet. Car la situation, juge-t-il, est la même qu'avant la guerre civile : démocratie formelle masquant mal l'accaparement du pouvoir par une oligarchie qui n'a que faire du bonheur des populations, conception clanique de la politique faisant obstruction à l'alternance, non-respect des libertés fondamentales et confiscation des richesses du pays par une minorité. Toutes les conditions sont réunies pour une montée en puissance de la colère et la tentation d'une solution violente.

Retours en Algérie, d'Akram Belkaïd, Carnets Nord, 224 pages, 19 €.
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lundi

Sud-Ouest : Retours sensibles à l'Algérie

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Sud-Ouest, 9 juin 2013
par Catherine Debray

AKRAM BELKAÏD
L'essayiste algérien revient dans son pays aux côtés de pieds-noirs

Auteur du remarquable « Être arabe aujourd'hui », publié en 2011 aux lendemains des printemps arabes, l'essayiste et journaliste Akram Belkaïd récidive avec un livre plus intime mais d'une grande honnêteté intellectuelle qui dit beaucoup sur la relation toujours à vif qu'entretient l'Algérie avec la France. Sa vie menacée, Akram Belkaid a quitté son pays pour s'installer à Paris en 1995. Le pouvoir et le FIS s'affrontaient alors sans merci ; des années de plomb marquées par des attentats et des assassinats que les Algériens n'ont jamais nommées guerre civile. Ce retour sur la terre natale s'effectue à l'occasion d'un voyage organisé par le magazine « La Vie », parmi un groupe mêlant pieds-noirs, anciens soldats français et catholiques prônant le dialogue interreligieux.

Ce carnet de route dresse un bilan impressionniste du pays comme de la relation franco-algérienne, autorisant une lecture à plusieurs entrées. Lorsque l'auteur s'entretient avec les jeunes ultras d'Alger venus défier Tlemcen, il zoome sur cette jeunesse sans emploi qui s'invente un métier en monnayant, rue par rue, le droit des Algérois à se garer. En tolérant une corruption à tous les étages de l'administration, l'État et ses dirigeants ont ainsi fait de l'Algérie « ce pays riche au peuple pauvre » et aux jeunes générations privées d'horizon

Momifiée

Lorsqu'il note l'inquiétude du gardien d'un mausolée vandalisé, il révèle combien la majorité des Algériens - longtemps si fiers de leur nation, fer de lance du tiers-monde- portent la honte des années de terreur que la moindre exaction islamiste vient raviver. Cette plaie toujours béante explique pourquoi ici le peuple a préféré le statu quo avec le pouvoir en place plutôt qu'une révolution à la tunisienne. Quand l'essayiste rapporte la générosité de l'accueil des Algériens à ces pieds-noirs de plus en plus nombreux à entreprendre le voyage, il souligne aussi qu'on soigne mieux le roumi que le Sahélien. Il pointe que l'Algérie n'en a pas fini avec le lien colonial, pas plus qu'elle n'a dressé l'inventaire de la guerre d'indépendance momifiée dans son récit romantique.

« Vous n'auriez pas dû partir », lance un Algérien à un pied-noir. « Venez voir la maison, mais c'est la mienne », explique un autre. Ces échanges à hauteur d'hommes dont les cœurs sont pacifiés révèlent en creux combien, cinquante ans après l'indépendance, la France et l'Algérie gagneraient à questionner sereinement leur histoire.

Catherine Debray
« Retours en Algérie », d'Akram Belkaïd, ed Montparnasse, 224 p, 19 €
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jeudi

Extrait : Balades dans l'Algérois

Balades dans l'Algérois
p.180

(...) J'ai quand même une réserve, et elle est de taille : les seules femmes sur cette place sont celles de notre groupe. Aucune Algérienne n'est en vue, fût-elle voilée. Ces lieux sont visiblement une propriété masculine.
Et ce n'est pas un fait exceptionnel. Il est des heures, et pas simplement le soir, où les rues sont interdites aux femmes. Mais ce n'est pas tout. En ce mois de septembre 2012, la femme algérienne demeure, sur le plan légal, une assistée, puisqu'elle ne peut se marier sans l'accord d'un membre masculin de sa famille. Elle hérite aussi de la moitié de ce qu'hérite un homme et, bien entendu, elle sait que son mari a légalement le droit à quatre épouses, comme le stipule le livret de famille.
(...)
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mardi

Fait Religieux.com : Retour en Algérie ou l'aventure ambigüe

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    Pour découvrir le site Fait Religieux.com : cliquer ici
Par Pierre Cherruau | le 04.06.2013 à 08:02

Les retrouvailles de l'écrivain et journaliste Akram Belkaïd avec son pays d'origine se devaient d'être émouvantes. Elles le furent assurément. D'autant plus en ces temps incertains où d'aucuns s'échinent à prédire un « choc des civilisations ». Akram Belkaid vit en France depuis 1995. A l'époque reporter à Alger, il avait été menacé de mort. La guerre civile faisait rage. Son premier retour en Algérie, Belkaïd avait dû attendre 2009 pour l'effectuer. L'émotion avait été intense : « Quatorze ans d'absence, une nouvelle vie en France, d'autres préoccupations, d'autres horizons, mais aussi une colère sourde et jamais éteinte contre les responsables des malheurs de l'Algérie et de son peuple ».

Avec les lecteurs de La Vie


Son nouveau périple, il l'entame en septembre 2012 avec un groupe de lecteurs de l'hebdomadaire La Vie. D'anciens appelés du contingent, des pieds-noirs ou des enfants de rapatriés, des hommes et femmes de foi. En leur compagnie, Belkaïd part à la rencontre d'un pays qu'il doit redécouvrir, apprivoiser, réapprendre à aimer et parfois à détester.

L'œuvre d'Akram Belkaïd, spécialiste du monde arabe, est aussi une quête identitaire. Elle ne revêt pas simplement un caractère journalistique, c'est ce qui en fait toute la singularité et la profondeur. Dans son écriture, la subjectivité est assumée. D'emblée, le lecteur sait d'où parle Akram Belkaïd. Il est tout à la fois de Paris et d'Alger. Musulman, il entreprend un dialogue intellectuel fructueux avec le chrétien Jean-Claude Guillebaud à qui il dédie ce livre. Guillebaud a organisé ce voyage. Par ailleurs, il a publié au Seuil, « Un regard calme sur l'Algérie », le récit du premier retour d'Akram Belkaid dans ce pays qu'il ne sait plus comment appréhender.

Identités multiples

Cette fois, avec ce groupe de Français, le reporter retourne dans des régions qui lui ont longtemps été interdites, du fait de la guerre civile. Il nous livre pêle-mêle ses émotions et ses analyses politiques, économiques, sociales et philosophiques. C'est tout le charme de ce récit  à hauteur d'homme. Des idées et des analyses qui naissent de rencontres fortuites ou pas. Il en va ainsi de son retour à Oran, dans l'appartement où sa famille a vécu. Ce retour aux joies essentielles de l'enfance lui rappelle qu'il est avant tout de là-bas : « Cette période est ce qui me fonde. Tout ce qui la concerne a une valeur inestimable car, malgré tous mes exils, je n'ai de nationalité définitive que celle de mon enfance. »
Et pourtant, lorsqu'il revient à Paris, Akram Belkaïd considère aussi qu'il rentre chez lui. Joli paradoxe que l'essayiste reconnait lui-même. A moins que l'on admette qu'il est possible d'avoir plusieurs chez-soi. Des identités multiples. A Paris, il se sent toujours l'âme d'un étranger, d'un exilé. Cette altérité l'inspire.

Dans le Quotidien d'Oran, chaque semaine, il régale ses lecteurs de regards décalés sur la France et sa capitale : ses « Chroniques du bledard » se nourrissent de choses vues, de ces petits détails qui disent beaucoup sur l'esprit des temps. A la manière de lettres persanes, il s'interroge sur les ressorts de la société française. Là encore, dans ce retour en Algérie, il tente de bâtir des ponts entre les deux rives de la Méditerranée, entre  chrétiens et musulmans. Comme si au fond, il se voulait aussi passeur entre les esprits et les civilisations. Comme s'il voulait rapprocher ces religions que tout éloigne parfois et que tout rapproche aussi. Dès lors que l'on prend le temps de poser un regard tranquille sur elles.

Une Fatiha pour les moines


Ainsi à Tibhirine, le monastère où sept moines trappistes ont été assassinés en mars 1996, les esprits se rencontrent. Tout comme les Français qui l'accompagnent, Akram Belkaïd est particulièrement bouleversé, secoué, en colère parfois. « J'ai attendu que les membres du groupe terminent leur Notre Père et quittent la clairière pour rejoindre le monastère. Puis, me souvenant de l'histoire contée par Abdel à propos d'Edmond, cet enfant de Saïda dont les cendres ont été dispersées par son épouse durant une cérémonie œcuménique, j'ai à mon tour récité les sept versets de la Fatiha, première sourate du Coran 2. "Au nom de Dieu, le Tout Miséricorde, le Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur de l'Univers. Le Tout  Miséricorde, le Miséricordieux. Roi du jour de l'Allégeance. Toi que nous adorons. Et toi que nous implorons. Guide-nous sur la voie de la rectitude. La voie de ceux que Tu as gratifiés. Non pas celle des réprouvés. Ni celle de ceux qui s'égarent. Amen" ».
Même si la démarche d'Akram Belkaïd est journalistique, philosophique et spirituelle avant d'être à proprement dit religieuse, il n'en reste pas moins qu'un parfum de religion flotte sur ce beau récit de voyage. Un peu comme sur le chemin des marcheurs de Saint-Jacques, sur celui de ces pèlerins d'Alger, Dieu n'est jamais bien loin.

Akram Belkaïd,
Retours en Algérie
,
Editions Carnets Nord,
216 pages, 19 euros
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lundi

Retours en Algérie, le nécessaire

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Note de lecture dans L'Or des Livres

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Samedi 1 juin 2013 6 01 /06 /Juin /2013 14:44

Par Emmanuelle Caminade    
Pour découvrir le blog : L'Or des Livres, cliquer ici
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Retours en Algérie est le récit du voyage en Algérie d'un groupe de Français qu'Akram Belkaïd, journaliste et essayiste algérien exilé en France depuis dix-huit ans, avait accompagné une quinzaine de jours en septembre 2012, année où ce pays fêtait le cinquantième anniversaire de son indépendance. L'auteur avait en effet accepté d'encadrer avec son ami Jean-Claude Guillebaud, journaliste et essayiste né comme lui à Alger, une centaine de lecteurs de l'hebdomadaire La Vie : des croyants – et le plus souvent pratiquants - de confession chrétienne «ayant, pour la plupart leur propre histoire algérienne».
 
Le retour (1) émouvant d'Akram Belkaïd dans cette Algérie actuelle qui est son pays d'enfance s'enrichit donc de ces retours singuliers de personnes ayant tissé autrefois des liens souvent très forts et très divers avec ce pays, en tant que pieds-noirs ou enfants de rapatriés, appelés du contingent ou coopérants ayant connu les premiers temps de l'indépendance. Ce qui lui permet d'aller bien au-delà du ressenti émotif, des observations ou des réflexions d'un Algérien, liés à sa propre histoire et à sa propre culture.
Il s'agit visiblement pour l'auteur d'entamer un dialogue, de tenter de comprendre l'autre dans sa différence, d'accepter qu'il puisse détenir une part de cette vérité vers laquelle il tend (attitude en parfait accord avec les deux citations de Cheikh Hasan al-'Attâr et Pierre Claverie placées en exergue du livre). Voulant aussi comprendre ses compatriotes algériens, il interroge abondamment tous ceux qui croisent sa route. Et il confronte chaque membre du groupe, à commencer par lui-même, à cette diversité de points de vue qui amène chacun à se poser des questions, à réfléchir et à évoluer, approchant ainsi plus sereinement la complexité du réel.
Quant à cet anniversaire, il donne l'occasion au journaliste qu'est Akram Belkaïd d'analyser l'histoire récente de l'Algérie et le lourd bilan économique, politique et humain de cinquante années d'indépendance. De s'interroger également sur l'avenir de son pays, ce qui évite le piège passéiste inhérent à ce genre de récit.
 
1) L'auteur avait d'ailleurs déjà vécu des retrouvailles avec Alger dès 2009 (qui s'étaient avérées d'une grande violence émotionnelle)
 
D'Orly-Sud à Tlemcen, le voyage se poursuit en car vers Oran en passant par Sidi-Bel-Abbès. Puis D'Alger le groupe gagne Tibhirine - moment particulièrement fort pour tous ces participants attentifs au sort de l'Eglise Catholique d'Algérie, ainsi que pour l'auteur – , revient par Médéa et entame un court circuit autour de Tipasa dont les ruines ont été célébrées par Camus, avant de terminer par une visite d'Alger et bien sûr de la Casbah.
Dans un style fluide et clair se lisant aisément, Akram Belkaïd livre son carnet de route, dosant habilement descriptions, émotions, constats lucides et commentaires, anecdotes, témoignages, rappels historiques et précisions chiffrées...
Il analyse ainsi la force des liens qui unissent encore les deux peuples français et algériens, ainsi que les graves problèmes et contradictions qui grèvent l'Algérie actuelle, dont il brosse un tableau assez complet. Portant un regard clairvoyant, il souligne les fractures profondes, et même parfois «la schizophrénie» de ce pays. Un pays qui avait tout pour réussir si ses richesses avaient été bien employées, et dont la manne pétrolière ne suffira pas toujours à contenir la révolte sociale. Et il essaie «de ne pas se laisser envahir par le pessimisme», se gardant de céder à la colère ou à la honte face à l'immobilisme et à l'incurie des gouvernants, au découragement face à cette corruption et cette hypocrisie qui gangrène désormais toute la société. Une société patriarcale qui ne donne pas sa place aux femmes, ni aux jeunes - qui constituent pourtant la fraction largement majoritaire de la population.
Akram Belkaïd semble en effet chercher des raisons d'espérer (ou de ne pas désespérer) et il termine étonnamment son livre sur une note très optimiste et un peu contradictoire, il faut bien le dire, avec la teneur de l'essentiel de ses propos. Il a en effet constaté au cours de ce voyage «tant d'énergies dans la jeunesse algérienne que les choses vont et doivent finir par évoluer» et la «ténacité de nombre d'Algériennes» lui fait pronostiquer que les femmes prendront un jour  le pouvoir : «elles le feront, c'est certain.»
 
Retours en Algérie est un livre utile en ce qu'il propose un panorama honnête de l'Algérie d'aujourd'hui et favorise, du fait de sa modération, le dialogue entre les cultures. Riche d'informations, ouvert et tolérant, il est susceptible de toucher un large public. Très pédagogique et positif, on peut même le recommander dès le collège.
Mais ceux qui suivent l'histoire de ce pays, lisent régulièrement la presse algérienne en ligne et  apprécient la riche littérature algérienne (2) qui éclaire avec force la situation actuelle n'y trouveront rien qu'ils ne sachent déjà.
Ils reconnaîtront néanmoins à Akram Belkaïd le mérite d'aborder parfois les choses sous un angle original, rendant compte par exemple de manière très concrète des relations entre les peuples de part et d'autre de la Méditerranée ou entre le peuple algérien et ses gouvernants en se fiant à des signes «révélateurs des évolutions de la société» contredisant tous les discours : comme cet «endroit emblématique des relations (...) franco-algériennes» qu'est l'aéroport d'Orly-Sud ou le comportement du public algérien dans les stades de foot-ball. Et ils apprécieront la finesse avec laquelle cet auteur analyse la diversité des raisons plus ou moins conscientes entrant en jeu, qu'il s'agisse du non-sens économique de certains chantiers d'envergure, de la saleté et de la dégradation de l'état des villes et de certains quartiers, du port du hidjab par nombre de femmes algériennes ou de ce formidable accueil réservé par le peuple algérien aux Français qui retournent dans leur pays ...
 
2) Voir par exemple sur ce blog : 

On aimerait partager l'optimisme d'Akram Belkaïd mais il semble un peu relever de la méthode Coué, et le manque de causticité de ses constats nuancés, pourtant sans concessions, rend parfois ses propos un peu lénifiants. A force de ne vouloir choquer ni l'un ni l'autre et de chercher à comprendre les uns et les autres, à force de vouloir trouver malgré tout des raisons d'espérer, il sombre en effet  dans un optimisme un peu béat.
Il est vrai que cet auteur se trouve dans une situation inconfortable entre son premier pays et son pays d'adoption : chez lui assurément dans son pays natal qu'il a quitté sous la menace islamiste, comme dans cette France où il a depuis organisé sa vie, mais peut-être pas tout à fait. Et tous ces regards français susceptibles d'apporter au récit une distance plurielle manquent  finalement de diversité, car ce sont ceux de Chrétiens, de croyants, également très impliqués dans ce voyage.
 
 Akram Belkaïd a aussi par ailleurs écrit ce livre pour dire aux Français qui ont tissé des liens avec l'Algérie qu'ils peuvent y retourner sans crainte mais il ne me semble pas très convaincant sur ce point. Car la crainte n'est pas celle de l'accueil de ce peuple algérien dont l'hospitalité chaleureuse n'a jamais fait défaut à quiconque depuis cinquante ans d'indépendance. Beaucoup l'ont déjà expérimenté et, du bouche à oreille à internet, ce n'est un secret pour personne ! Et, en lisant entre les lignes, on voit bien que si un retour encadré par un accompagnateur algérien ne pose aucun problème, le tourisme individuel en toute liberté reste difficile dans ce pays et même exclu dans certaines régions - que vous soyez français ou même algérien ...
 
 
http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRUAokptWGeB2NckdZLcg6Tx6SA5PyZmYr-Gl1VsutJ3WceYOsd
Retours en Algérie, Akram Belkaïd, Carnets Nord, Mai 2013, 217 p.

 
A propos de l'auteur :

 
Akram Belkaïd est né en 1964 à Alger. En 2005, face aux attentats et après avoir reçu des menaces de mort, il s'exile à Paris où il vit désormais.
Journaliste et essayiste, spécialiste du monde arabe et d'économie internationale, il a travaillé près de quinze ans au quotidien économique La Tribune et collabore actuellement au Monde diplomatique, Géo, Afrique Magazine et au Quotidien d'Oran. Il est l'auteur de A la rencontre du Maghreb (editions de la Découverte-IMA) et de Un regard calme sur l'Algérie (Editions du Seuil). Il publie chez Carnets Nord en 2011 Etre arabe aujourd'hui (Prix lycéen du livre de sciences économiques et socilales 2012)

(Editions Carnets Nord)
 
 
 
EXTRAITS :

 
 
D'Orly à Tlemcen
p.23

(...) C'est l'un des endroits emblématiques des relations franco-maghrébines, et franco-algériennes, en particulier. Des relations à hauteur d'homme, puisque, depuis son inauguration en 1961 par le général de Gaulle, des millions d'Algériens y ont transité, tous porteurs d'une histoire et de projets personnels. Aujourd'hui encore, c'est un lien physique incontournable entre l'Algérie et la France. Il témoigne d'un va-et-vient incessant qui dément les discours pessimistes à propos d'une rupture entre les deux rives de la Méditerranée. Ainsi, à Paris comme à Alger, il est de bon ton d'affirmer que ces deux terres, et leurs peuples respectifs, s'éloignent par la force des contentieux politiques et en raison de l'existence du prétendu «choc des civilisations» cher à Huntington *. (...)

* Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob, Paris, 2007


 
p.62

(...) Ce que je vois, ce que je sens en cette jeunesse masculine, c'est d'abord une immense énergie et une force incroyable qui someillent, mais en déperdition constante alors qu'elles ne demandent qu'à être employées au mieux. Oh, oui, bien sûr, je pourrais écrire des pages entières sur les torts de cette jeunesse, ses mauvaises habitudes, sa misogynie. Je pourrais insister sur « Madame courage »* et ses méfaits. Mais admettons au moins que Farid, Djamel et les autres impressionnent par leur détermination, et leur abnégation devant ce qu'ils considèrent comme étant leur «travail». Des millions de jeunes Algériens sont inemployés, leurs talents sont inexploités, demain, ils seront bientôt au seuil de la vieillesse. Pourront-ils se marier ? Auront-ils des enfants ? Qui paiera leurs retraites ? C'est un fait, l'Algérie gaspille ses forces vives, les incite à quitter le pays, à embarquer dans des coques de noix ou à rêver de visa. C'est incompréhensible et rageant, car tous les ingrédients du boom économique, celui qui donnerait des emplois à la majorité, sont là. Le pays a de l'eau, des terres agricoles, des bras, des cerveaux, de l'énergie bon marché, de l'argent et même une diaspora conséquente qui pourrait investir. Et pourtant ... Le pays stagne aux profondeurs du classement mondial de l'indice de développement humain. Pays riche à la population pauvre : la formule est désormais connue et reprise à l'envi par toute la presse algérienne.
(...)

*cocktail de drogues euphorisantes et hallucinogènes

 
p.70

(...)
Un ange passe. Je ne sais pas ce que Roland a dû éprouver ce jour-là. Mais je sais que la guerre d'Algérie, c'était aussi des familles françaises, souvent humbles, démunies, que l'insurrection de mon peuple a plongées dans le deuil, cela alors que la France basculait dans l'ivresse de la société de consommation. Je sais aussi que des dizaines de milliers d'appelés n'avaient rien demandé à personne et qu'ils ont payé ce conflit par les meurtrissures de leur âme et de leur corps. Dur retour au pays que fut le leur, puisque personne ou presque ne voulait savoir ce qu'ils avaient vécu et enduré.
(...)

 
Autour d'Oran
p. 87

(...)
Ce sentiment de fierté est indissociable de la honte éprouvée durant la guerre civile par nombre d'Algériens. El hchouma... La honte. On ne peut comprendre l'Algérie d'aujourd'hui si l'on ne prend pas en compte l'ampleur de ce sentiment. Oui, la guerre civile nous a traumatisés. Elle nous a fait mille violences, mais elle a aussi aggravé une sorte autodépréciation, une haine de soi que nous traînons depuis les premiers temps du colonialisme. «Mais que vont dire de nous les étrangers ?» Combien de fois ai-je entendu cette question après un terrible événement comme l'assassinat, non encore élucidé, du président Boudiaf le 29 juin 1992 ou après les tueries collectives entre 1996 et 1998 ?
(...)

 
Balades dans l'Algérois
p.180

(...) J'ai quand même une réserve, et elle est de taille : les seules femmes sur cette place sont celles de notre groupe. Aucune Algérienne n'est en vue, fût-elle voilée. Ces lieux sont visiblement une propriété masculine.
Et ce n'est pas un fait exceptionnel. Il est des heures, et pas simplement le soir, où les rues sont interdites aux femmes. Mais ce n'est pas tout. En ce mois de septembre 2012, la femme algérienne demeure, sur le plan légal, une assistée, puisqu'elle ne peut se marier sans l'accord d'un membre masculin de sa famille. Elle hérite aussi de la moitié de ce qu'hérite un homme et, bien entendu, elle sait que son mari a légalement le droit à quatre épouses, comme le stipule le livret de famille.
(...)
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