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Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb décerné, le 25 mars 2014, par l'Association des Écrivains de Langue Française : A.D.E.L.F

En septembre 2012, Akram Belkaïd est revenu sur les traces de son histoire algérienne. Avec un groupe de lecteurs de La Vie , anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé.

Un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en cette jeunesse pleine d’énergie, et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir au pays. Un voyage aux émotions multiples — joie devant l’hospitalité de ce peuple, douleur au monastère de Tibhirine, colère dans les rues dévastées d’Alger, perplexité devant l’autoroute « aux quinze milliards de dollars » —, où chacun retrouvera son histoire algérienne.

Car, malgré tous les exils, nous n’avons de nationalité que celle de notre enfance.

lundi

Sud-Ouest : Retours sensibles à l'Algérie

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Sud-Ouest, 9 juin 2013
par Catherine Debray

AKRAM BELKAÏD
L'essayiste algérien revient dans son pays aux côtés de pieds-noirs

Auteur du remarquable « Être arabe aujourd'hui », publié en 2011 aux lendemains des printemps arabes, l'essayiste et journaliste Akram Belkaïd récidive avec un livre plus intime mais d'une grande honnêteté intellectuelle qui dit beaucoup sur la relation toujours à vif qu'entretient l'Algérie avec la France. Sa vie menacée, Akram Belkaid a quitté son pays pour s'installer à Paris en 1995. Le pouvoir et le FIS s'affrontaient alors sans merci ; des années de plomb marquées par des attentats et des assassinats que les Algériens n'ont jamais nommées guerre civile. Ce retour sur la terre natale s'effectue à l'occasion d'un voyage organisé par le magazine « La Vie », parmi un groupe mêlant pieds-noirs, anciens soldats français et catholiques prônant le dialogue interreligieux.

Ce carnet de route dresse un bilan impressionniste du pays comme de la relation franco-algérienne, autorisant une lecture à plusieurs entrées. Lorsque l'auteur s'entretient avec les jeunes ultras d'Alger venus défier Tlemcen, il zoome sur cette jeunesse sans emploi qui s'invente un métier en monnayant, rue par rue, le droit des Algérois à se garer. En tolérant une corruption à tous les étages de l'administration, l'État et ses dirigeants ont ainsi fait de l'Algérie « ce pays riche au peuple pauvre » et aux jeunes générations privées d'horizon

Momifiée

Lorsqu'il note l'inquiétude du gardien d'un mausolée vandalisé, il révèle combien la majorité des Algériens - longtemps si fiers de leur nation, fer de lance du tiers-monde- portent la honte des années de terreur que la moindre exaction islamiste vient raviver. Cette plaie toujours béante explique pourquoi ici le peuple a préféré le statu quo avec le pouvoir en place plutôt qu'une révolution à la tunisienne. Quand l'essayiste rapporte la générosité de l'accueil des Algériens à ces pieds-noirs de plus en plus nombreux à entreprendre le voyage, il souligne aussi qu'on soigne mieux le roumi que le Sahélien. Il pointe que l'Algérie n'en a pas fini avec le lien colonial, pas plus qu'elle n'a dressé l'inventaire de la guerre d'indépendance momifiée dans son récit romantique.

« Vous n'auriez pas dû partir », lance un Algérien à un pied-noir. « Venez voir la maison, mais c'est la mienne », explique un autre. Ces échanges à hauteur d'hommes dont les cœurs sont pacifiés révèlent en creux combien, cinquante ans après l'indépendance, la France et l'Algérie gagneraient à questionner sereinement leur histoire.

Catherine Debray
« Retours en Algérie », d'Akram Belkaïd, ed Montparnasse, 224 p, 19 €
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