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Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb décerné, le 25 mars 2014, par l'Association des Écrivains de Langue Française : A.D.E.L.F

En septembre 2012, Akram Belkaïd est revenu sur les traces de son histoire algérienne. Avec un groupe de lecteurs de La Vie , anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé.

Un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en cette jeunesse pleine d’énergie, et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir au pays. Un voyage aux émotions multiples — joie devant l’hospitalité de ce peuple, douleur au monastère de Tibhirine, colère dans les rues dévastées d’Alger, perplexité devant l’autoroute « aux quinze milliards de dollars » —, où chacun retrouvera son histoire algérienne.

Car, malgré tous les exils, nous n’avons de nationalité que celle de notre enfance.

jeudi

Valeurs actuelles : L'Algérie entre déceptions et espoirs

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Valeurs actuelles, 13/19 JUIN 13
Par Bruno de Cessole

En septembre 2012, deux groupes de lecteurs de l'hebdomadaire la Vie se rendent en Algérie pour ce que les Algériens nomment "le tourisme nostalgérique" ou "tourisme de nostalgie". Quinze jours de voyage de Tlemcen à Alger en passant par Sidi Bel-Abbés, Oran, Médéa, Tibhirine, Cherchell et Tipasa. Parmi eux, nombre de pieds-noirs ou fils de pieds-noirs, et d'anciens appelés de la guerre d'Algérie. À l'invitation du journaliste et éditeur Jean-Claude Guillebaud les accompagne un journaliste et essayiste algérien vivant en France depuis dix-sept ans : Akram Belkaïd.

Collaborateur de journaux français et algériens, celui-ci n'est pas retourné dans son pays depuis un reportage en 2009, son premier retour après son départ forcé lors de la guerre civile des années 1990, durant laquelle les journalistes faisaient l'objet d'attentats ou de menaces de mort.
 
Pour d'autres raisons que ses compagnons de voyage, les retrouvailles avec l'Algérie sont pour lui source d'émotion et d'appréhension: «Impossible de ne pas me sentir responsable d'eux, comme le ferait n'importe quel Algérien soucieux de respecter les règles ancestrales de l'hospitalité. Impossible aussi de ne pas me sentir comptable de ce qu'est devenu mon pays. De sa décrépitude, de son caractère déglingué, de ses multiples défis manqués et de ses nombreux échecs. Impossible, enfin, de rester neutre face à ce qu'ils vont voir et entendre. D'avance [...] j'appréhende leurs jugements et les questions qu'ils ne manqueront pas de me poser. »
 
Être partagé entre deux pays et entre deux cultures, se sentir à la fois solidaire et critique, écartelé entre son attachement viscéral à son pays natal et le regret de le voir trahir les promesses de l'indépendance, n'est pas la position la plus confortable. De ces quinze jours de déplacements, de rencontres, d'émotions partagées, à travers l'Algérie, l'auteur a tiré la matière d'un carnet de voyage, écrit avec élégance et sobriété, qui oscille entre le reportage impartial et la subjectivité assumée. Akram Belkaïd ne cache pas les contradictions qui l'habitent, écho de celles mêmes de l'Algérie en ce cinquantième anniversaire de l'indépendance.

Au fil des étapes, se succèdent des moments émouvants : la visite au monastère de Tibhirine, les retrouvailles de ses compagnons avec leurs anciens voisins, la chaleur de l'accueil réservé par les Algériens à ces visiteurs pas comme les autres, et les moments d'agacement devant la gabegie, la corruption, l'insupportable paradoxe d' « un pays riche avec une population pauvre ». Si l'Algérie, note-t-il, n'a pas connu son "printemps arabe", c'est que la population, échaudée par la guerre civile, se méfie des révolutions dont elle sait, d'expérience, sur quoi elles peuvent déboucher, et préfère profiter d'un intermède de paix dont elle sait le prix et la fragilité.
 
Pour sa part, le journaliste, malgré l'espoir qu'il veut placer dans l'énergie et la bonne volonté des jeunes générations, demeure inquiet. Car la situation, juge-t-il, est la même qu'avant la guerre civile : démocratie formelle masquant mal l'accaparement du pouvoir par une oligarchie qui n'a que faire du bonheur des populations, conception clanique de la politique faisant obstruction à l'alternance, non-respect des libertés fondamentales et confiscation des richesses du pays par une minorité. Toutes les conditions sont réunies pour une montée en puissance de la colère et la tentation d'une solution violente.

Retours en Algérie, d'Akram Belkaïd, Carnets Nord, 224 pages, 19 €.
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1 commentaire:

  1. Salam,Mr Belkaid,
    C'est en regardant votre interview par S.Branine sur Oumma.TV que j'ai découvert"Retours en Algérie",et j'ai donc tout de suite acheté le livre.Comme dans"un regard calme sur l'Algérie",tout la réalité concernant notre cher pays est là et l'analyse très pertinente.On est pratiquement de la même génération vous et moi et je me retrouve entièrement dans vos récits.Ce mélange de haine et d'amour qui nous envahit.L'émotion était à son comble quand j'ai lu à la fin du livre le passage suivant:"Si au moins je pouvais les oublier ou les détester,les choses seraient plus faciles.Mon attachement est semblable à un hameçon que l'on ne peut arracher.C'est une racine que l'on ne peut sectionner ou déterrer et"JE RESTE CONDAMNE A AIMER UN PAYS QUI NE CESSE DE DE M'ATTRISTER".Merci Akram,j'ai enfin trouvé un remède à mes tourments car j'ai commencé à culpabiliser du fait de ces sentiments en voyant que la majorité de nos compatriotes et notamment ceux résidant en France,penser autrement et que tout va bien pour eux quand ils retournent de vacances avec à leur bouche cette fameuse phrase"l'Algérie,cest bien,ils ont tous";Aie...
    Merci encore.
    Salutations Algériennes Kho!
    Zine Baarir

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